Chapitre 1: Cher Journal (Diaries)

29 juillet 2016:
Cher journal,
Le temps est clair.
Un adulte m'a demandé: "Quel est ton rêve?".
Comme si mes rêves pouvaient expliquer qui je suis...
Quand j'ai dit que je n'avais pas de rêves, le regard que l'adulte affichait était le même
que celui de l'enfant sans nom.
Ce regard m'était familier.
Bien qu'étudier ne me plaisait pas, je faisais de mon mieux. Mes parents étaient heureux
quand je leur apportais de bonnes notes.
Je suivais toujours le même chemin, toujours à la même heure. Je continuais de vivre en
garçon obéissant, mais sans aucune expression.
Beaucoup de livres me disaient: "Regarde les étoiles dans le ciel nocturne et devient une personne étincelante, brillante comme le sont ces étoiles."
Mais les étoiles que je regardais, là-haut dans le ciel, ne brillaient pas du tout.
Je continuais à marcher en regardant le sol.
Tout à coup, une chose étrange m'arriva.
Comme j'étais en train de marcher les yeux rivés sur mes pieds, un enfant vint à moi et commença à me parler: "Il n'y a rien à voir sur le sol, il faut que tu relève la tête !"
Cet enfant était un peu bizarre. Il me regarda avec un sourire éclatant et une aura pure sur
le visage. Et c'était comme si cet enfant avait la même expression que moi dans les yeux.
Dès cet instant, nous avons commencé à nous fréquenter de temps en temps. Monter la musique et danser ensemble était la partie la plus grisante de nos sorties.
Pour la première fois, je me suis vraiment senti vivant...
Mon cœur battait si fort que c'était comme s'il allait sortir de ma poitrine, ces picotements que je ressentais au bout de mes doigts commencèrent à prendre possession de moi.
Y a-t-il eu ne serait-ce qu'un seul moment dans ma vie où j'eu autant désiré quelque chose ?
Un par un, d'autres enfants commencèrent à dire mon nom (Ndlr: Say My Name) et le
chemin sur lequel je marchais, accompagné d'une autre personne, devint le chemin d'autres
personnes aussi.
Petit à petit, le mot "Je" est devenu «Nous».
Errants aux alentours avec cette fièvre que nous ne connaissions pas, lorsque nous avons regardé au-dessus de nos têtes, les étoiles semblaient briller de mille feux.
Aujourd'hui…
(Intro de l’album Fever Part 1: Dear Diary : 2016.07.29 - https://youtu.be/p2Z-hgnY0gU
Date inconnue:
Cher journal,
Le temps passe...
Et passent nos rêves...
Ce court moment de bonheur.
Loin du cortège de personnes occupés, le long d'une route secondaire déserte et après
avoir traversé un labyrinthe de murs en ciment, je pu enfin apercevoir l'entrée de l'entrepôt
avec sa pancarte d'avertissement "Entrée interdite".
J'ai coupé par l'herbe haute qui pousse devant l'entrée.
A travers l'herbe, un chemin formé par quelques traces de pas est apparu et on pouvait
entendre une musique familière à cette distance.
Un entrepôt désaffecté, des portes en fer rouillé et ce rythme entraînant.
Alors que j'ouvrais la porte en fer et que je pénétrais dans cet espace qui n'appartenait qu'à
nous, j'ai vu mes amis danser sur cette musique que je connaissais bien.
Lorsque j'eu croisé, un à un, le regard de chacun, un large sourire m'illumina le visage.
Ce sont des visages que je ne me lasse pas de voir tous les jours.
C'est ici un endroit rien qu'à nous. Un endroit de rires, de larmes, de disputes, de danse et
de chant.
Un espace où nos rêves sont liés les uns aux autres.
Notre cachette, notre monde à nous, séparé de celui des adultes et dans lequel nous
maintenions cet écart, cette distance avec l'extérieur, notre monde, sans compromis, sans
soumission.
Ce moment avant que nous ouvrions cette porte…
Nous sommes là, ensemble, réunis à nouveau dans notre bulle.
Nous ignorons ce qui nous attend mais nous sommes de retour tous ensemble et c'est tout
ce qui compte, c'est suffisant.
Tant que nous avons ça, alors tout va bien.
(Fever Part 1: A Intro - Traduction du livret de l'édition Diary)
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